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Assurance santé en Thaïlande
Hua Hin dispose d’hôpitaux de qualité, mais les soins ne sont pas gratuits ! Ils sont même très chers dans les hôpitaux privés, et une assurance santé est absolument indispensable quelle que soit la durée de votre séjour. Les touristes ou les étrangers qui ont un accident en Thaïlande et n’ont pas d’assurance font régulièrement la une des médias car ils se retrouvent face à des frais astronomiques, sans possibilité de rapatriement, et les familles doivent mettre en place des cagnottes pour les sortir de là. Le service social de l’ambassade de France est particulièrement réactif et efficace, mais ils ne peuvent pas prendre en charge les frais d’hôpitaux. Il en est de même pour les associations françaises, au mieux elles pourront accorder des prêts mais les frais devront être remboursés. La Thaïlande est un pays particulièrement accidentogène et qui caracole toujours en tête du classement mondial des décès sur la route, donc soyez prévoyant : assurez-vous, et lisez bien votre contrat pour vérifier que les activités que vous envisagez d’entreprendre sont bien couvertes (location de deux-roues, par exemple).
Court séjour : les assurances des cartes bancaires
Les cartes bancaires sont assorties de prestations d’assurance et d’assistance. Les prestations d’assurance couvrent les déplacements (indemnisation en cas d’annulation, de retard, de pertes de bagages par une compagnie aérienne, prise en charge des frais médicaux et d’hospitalisation à l’étranger, garantie responsabilité civile, garantie décès-invalidité, etc.). Pour en bénéficier, il faut généralement avoir réglé les déplacements avec la carte bancaire. Les prestations d’assistance permettent de bénéficier d’une aide en cas d’urgence : frais médicaux lors du voyage, rapatriement, mais également assistance juridique en cas de litige.
Attention, toutes les prestations ne sont pas offertes de la même manière. Tout dépend en effet de la banque et du type de carte : plus on monte en gamme et plus les services sont étendus. La première chose à faire est donc d’étudier soigneusement votre contrat : quelles prestations sont comprises, quel est le plafond de remboursement, quel est le montant de la franchise, une garantie responsabilité civile est-elle incluse, les frais d’hospitalisation sont-ils pris en charge ou simplement avancés (la différence est de taille), etc. Dans tous les cas, le séjour ne doit pas dépasser 90 jours.
D’une manière générale, les garanties offertes par les cartes bancaires classiques sont insuffisantes : plafonds de remboursement trop bas et pas de garantie responsabilité civile incluse, notamment. A moins d’être titulaire d’une carte bancaire haut de gamme, il faut donc se tourner vers une assurance complémentaire pour être couvert de manière satisfaisante.
Les assurances voyage
Les garanties proposées par les cartes de crédit, mais également par votre mutuelle, ou via d’autres contrats d’assurance, sont souvent limitées. Une assurance voyage proprement dite offre différentes garanties : indemnisation en cas d’annulation du voyage ou d’interruption anticipée (en cas de maladie, accident de la route, décès d’un proche…), indemnisation en cas de vol, perte ou endommagement des bagages, prise en charge des frais d’hospitalisation et des soins médicaux (en liaison avec votre mutuelle), rapatriement, assistance juridique, etc. Là encore il faut comparer les contrats, évaluer vos besoins, savoir quelles sont les exclusions (sports à risque, par exemple), et être conscient des paramètres extérieurs une fois sur place. En cas de location d’un véhicule, par exemple, c’est l’assurance du loueur qui doit jouer. Est-il correctement assuré ? Y a-t-il une franchise à payer en cas de sinistre ? Les dommages causés aux tiers sont-ils pris en compte, si oui à quelle hauteur ? Ai-je moi-même le permis de conduire qui m’autorise à conduire en toute légalité ? Ce sont des questions à se poser.
Long séjour : peut-on conserver la sécurité sociale ?
Les assurances voyage, comme leur nom l’indique, ne sont valables que pour la durée d’un voyage, c’est-à-dire moins de 3 mois (ou de 3 à 12 mois dans le cas particulier des assurances voyages long séjour). Pour un séjour de moins de 3 mois, il est toujours possible de demander à la Sécurité Sociale le remboursement des soins reçus à l’étranger. En cas d’installation en Thaïlande, en revanche, vous ne dépendrez plus du régime de sécurité sociale français (sauf cas des salariés détachés dont l’employeur a pris des dispositions particulières). Dans ces cas-là il y a deux possibilités : souscrire un contrat auprès d’une assurance privée (locale ou internationale) ou adhérer à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE), qui permet également la continuité des droits sociaux.
La CFE, Caisse des Français de l’Étranger
Avec pour vocation initiale de « proposer aux expatriés la même protection sociale qu’en France », la CFE était autrefois assimilée à la « sécurité sociale des Français de l’étranger » et était un choix évident pour les expatriés. Aujourd’hui la CFE a quelque peu perdu de cette image. Organisme privé chargé d’une mission de service public, la CFE est indépendante financièrement, avec un budget qu’elle doit équilibrer au moyen des seules cotisations de ses adhérents, sans percevoir d’aide de l’État. Elle y parvient en augmentant les cotisations et en diminuant le taux de remboursement, et la Thaïlande est particulièrement touchée.
La CFE continue néanmoins de présenter des avantages : maintien des droits à la sécurité sociale française (pas de délai de carence lors du retour en France), poursuite des cotisations retraite dans le cas des salariés, reconnaissance des ALD, et surtout acceptation quel que soit l’âge et l’état de santé, sans critères d’exclusion, ce qui n’est pas le cas des assurances privées.
Comment ça marche ? Le principe de la CFE est que l’assuré règle lui-même ses frais de santé, et qu’il effectue ensuite une demande de remboursement. Pour une hospitalisation, il est possible de demander un tiers payant auprès de VYV, l’assisteur partenaire de la CFE. En ce cas VYV choisit lui-même l’hôpital, l’assuré règle lui-même 30% des frais, et VYV règle ensuite les 70% restants. Ces 30% peuvent représenter une somme très importante en cas d’hospitalisation lourde et poser problème en situation d’urgence (l’hôpital devant s’assurer de la solvabilité du patient), d’où l’intérêt de souscrire à une mutuelle complémentaire.
Il est à noter également que les Français résidant à l’étranger peuvent demander à bénéficier du dispositif d’aide à l’accès à la couverture santé de la CFE, appelé « catégorie aidée ». Il faut pour cela déclarer des ressources inférieures à la moitié du plafond annuel de la Sécurité sociale (23 184 €/an pour 2024) et adhérer à titre individuel aux produits MondExpat Santé ou RetraitExpat Santé. Cette aide consiste en une prise en charge partielle par la CFE de la cotisation de l’assurance maladie de la CFE. Les ressources à considérer sont tous les revenus bruts français et étrangers du foyer, quels que soient leur nature et leur lieu de perception. Les dossiers de demande sont à déposer auprès du consulat.
CFE + complémentaire
Disposer de la CFE seule oblige, comme nous venons de le voir, à faire soi-même l’avance des frais de santé, ou du moins de 30% des frais dans le cadre d’une hospitalisation prise en charge par VYV. Dans la mesure du possible (c’est-à-dire si votre budget et votre âge le permettent), il est recommandé de souscrire un contrat auprès d’une mutuelle complémentaire, de préférence en partenariat avec la CFE. Vous trouverez la liste des assurances complémentaires partenaires sur le site de la CFE. L’avantage d’une complémentaire est de bénéficier d’une prise en charge rapide en cas d’hospitalisation, et de n’avoir plus que la complémentaire comme interlocuteur (puisque c’est la complémentaire qui se charge ensuite de se faire rembourser par la CFE).
Les assurances thaïes
Les personnes qui ne souhaitent pas conserver de lien avec le système de santé français et qui ne présentent pas de pathologie majeure peuvent opter pour une assurance 100% thaïe. L’avantage est que l’on reçoit une carte qu’il suffit de présenter pour être pris en charge en cas d’hospitalisation. Le contrat comprend le montant pour lequel on est assuré, on bénéficie donc du tiers payant mais plafonné. Les tarifs peuvent paraître attractifs mais les contrats sont souvent en « individual rating » et non en « community rating », c’est-à-dire que le tarif n’augmente pas seulement en fonction de la tranche d’âge, mais aussi en fonction des antécédents de l’assuré. Les pathologies existantes peuvent aussi faire l’objet d’une exclusion. L’inconvénient, d’une manière générale, est que ces assurances sont libres d’augmenter le montant des cotisations en fonction de notre état de santé, ou peuvent tout simplement ne pas renouveler le contrat si la personne est trop à risque.
Les assurances internationales
Les assurances internationales représentent le haut de gamme parmi l’offre disponible. Les contrats les plus performants offrent une excellente couverture et sont reconnus sans difficulté par les hôpitaux thaïs. Il faut simplement avoir les moyens !
Un mot de conclusion
Les Français qui voyagent peu n’ont souvent pas conscience de la réalité d’une hospitalisation ou de ce qui peut se passer en cas de litige survenu à l’étranger. On a tendance à penser que l’on sera soigné quoi qu’il arrive, puisque c’est le cas chez nous y compris pour les étrangers, et que le système sera compréhensif si on est insolvable. La réalité en Thaïlande et dans beaucoup d’autres pays, quand on est soi-même étranger, est très différente. Le système de sécurité sociale en Thaïlande est réservé aux Thaïlandais et ne s’applique que dans les hôpitaux publics, dans des conditions souvent très difficiles. Les soins pour un étranger sont chers et les hôpitaux doivent s’assurer de la solvabilité du patient. Les impayés dans les hôpitaux représentent un problème qui est pris au sérieux, c’est la raison pour laquelle les visas retraite O-A sont assortis de l’obligation d’une assurance ou que l’obligation d’assurance pour les touristes est un sujet qui refait surface régulièrement. Certains pensent aussi qu’en cas de problème l’ambassade s’occupera d’eux et prendra en charge leur rapatriement, en oubliant que ce n’est pas le rôle de l’ambassade. Le service social pourra faire la liaison entre le patient et la famille, si besoin, mais ne pourra en aucun cas financer des soins ou un rapatriement. Parce que les accidents n’arrivent pas qu’aux autres, parce que la Thaïlande est un pays dangereux à certains égards (circulation routière en particulier) et parce que personne n’est à l’abri d’un souci de santé, on ne soulignera jamais assez l’importance d’une bonne assurance santé.
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